Le Conseil canadien du commerce de détail et l’Association des détaillants en alimentation du Québec, avec le soutien financier de Recyc-Québec, ont mandaté Aviseo afin d’évaluer les coûts de mise en œuvre et de fonctionnement du futur réseau de points de collecte des contenants consignés, suite à l’élargissement du système québécois de la consigne à davantage de contenants.
L’étude vise à estimer les investissements initiaux et les coûts de fonctionnement afin de déployer les nouveaux points de retour des consignes à travers le Québec. Dans un deuxième temps, les enjeux de déploiement ont été listés et intégrés dans un plan de transition, afin d’estimer le temps et les efforts nécessaires au dit déploiement.
Plusieurs constats ont été dégagés des travaux, parmi lesquels le fait que les réalités géographiques et démographiques du Québec influenceront grandement la configuration du réseau à mettre en œuvre. En effet, les points de retour seront éparpillés sur de vastes étendues, dans et en dehors des centres urbains. Ils devront être situés à une distance raisonnable de la demeure des Québécois, soit à moins de dix minutes de conduite pour 90% de la population du Québec.
Faits saillants :
- Le volume de contenants consignés et récupérés pourrait tripler entre 2020 et 2030. Outre la croissance naturelle liée à la consommation des contenants déjà consignés, l’élargissement de la consigne à de nombreux nouveaux contenants explique cette tendance
- L’automatisation des points de retour devrait permettre au réseau de collecte de fonctionner de manière optimale, en gérant les enjeux identifiés tels que la rareté de main-d’œuvre, le besoin de diminuer le risque de fraude lors des retours de contenants et la nécessité de connectivité des équipements, afin de planifier la collecte des consignes dans les points de retour et leur maintenance
- L’équilibre entre la capacité de stockage des points de retour et la fréquence de ramassage dans chacun de ces points est un facteur clé du système. En effet, des points de retour avec une trop faible capacité de stockage de contenants engendreraient des visites trop régulières de camions transportant les consignes vers les centres de tri. Les émissions de gaz à effet de serre engendrées, bien qu’elles aient été hors du périmètre de l’étude, pourraient se voir augmentées d’autant. À contrario, des points de retour avec une trop forte capacité de stockage verraient leur empreinte au sol être trop importante, ce qui est un enjeu d’espace et de coûts, particulièrement en zone urbaine où l’espace est limité donc plus coûteux
- Avant même de mettre en œuvre le nouveau réseau, des questions de gouvernance et d’administration seront à régler. La gouvernance d’implantation devra être précisée, de même que l’identification des opérateurs des points de retour. Ensuite, il est fort probable que des autorisations municipales soient requises pour implanter les points de retour
- L’ampleur du réseau à mettre en œuvre à l’échelle du Québec rend peu réaliste le fait d’attendre que tous ces points soient installés, avant de commencer à récupérer les contenants consignés. Afin d’atteindre les cibles de collecte, tout en tenant compte de la capacité de production et de livraison des fournisseurs d’équipements de collecte, l’ouverture du réseau pourrait se faire au fur et à mesure de l’implantation des points, en respectant les besoins et la capacité du réseau afin d’offrir une expérience optimale aux citoyens
- La complexité du réseau à implanter laisse penser qu’il pourrait coûter jusqu’à 1 milliard $ en investissements initiaux.
Divisé en cinq grandes sections accompagnées d’un sommaire et d’une conclusion, ce document a été rédigé afin d’accompagner les parties prenantes du nouveau système de consigne dans leurs réflexions, notamment quant à l’ampleur des efforts à déployer.